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Aider un(e) proche, comment faire?

Dernière mise à jour : 7 janv. 2021



Il est important de réaliser qu'aucune personne ne réagira de la même façon face à une agression. Une agression sexuelle peut avoir de lourds impacts sur la personnalité de la victime. Aider une personne ayant vécu un traumatisme n'est pas à prendre à la légère, il est donc très important de s'adapter à la personne et à son expérience.


Aussi, tout jugement est à bannir. Vous pensez bien que en plus d'un trauma, personne n'a envie d'être jugée sur ce qui lui est arrivé. Selon Simonae, 70% des victimes d'agressions sexuelles souffrent de Syndrome Post Praumatique (SSPT) donc on oublie les "non mais c'est pas si grave" ou "il y a pire dans la vie".


Savoir écouter et "comprendre"


Pourquoi ai-je mis comprendre ente guillemets ? Parce que si nous n'avons pas vécu une agression sexuelle de la même envergure (ou même aucune) que notre proche, nous ne pouvons pas comprendre ce qu'il a vécu malgré toute notre bonne volonté et c'est normal. (Je précise que je ne dénigre aucune expérience traumatisante bien entendu)


Ne vous attendez pas à directement trouver les bons mots, il est possible que vous fassiez des erreurs. Cela peut mettre du temps de réellement cerné la souffrance d'une personne même si vous êtes proche d'elle.


Les crises d'angoisses


Il n'est pas étonnant que votre proche soit sujet aux crises d'angoisses. Il suffit souvent d'un contexte stressant ou un trigger particulier pour tout faire resurgir.


Si vous êtes avec la personne concernée, votre premier but va être de calmer sa respiration. Pourquoi ? Parce que cela va aider (d'un point de vue physionomique) à calmer le corps et donc aider votre proche à reprendre petit à petit ses esprits. Cela permettrait aussi de stopper l'hyperventilation et donc irriguer le cerveau correctement ( et de réduire les vertiges par extension).


Ensuite, si la panique s'est installée, il faut focaliser la personne sur le moment présent ou un projet futur. Ce qui est compliqué dans ce type de crises, c'est que tout est amplifié. Le plus dur pour vous sera de voir une personne à qui vous tenez être dans un état de pure angoisse et garder son calme.


Si la personne est confuse, ne posez pas trop de questions mais parlez. Il/elle peut alors se focaliser sur votre voix. En montrant qu'iel n'est pas seul(e), vous mettez en avant que vous êtes présent même dans les moments les plus difficiles.


Les pensées suicidaires


Les pensées suicidaires, les scarifications ou autre sont tout aussi communes. Lorsque l'on est victime d'agression, trop de choses se passent dans notre tête. On est dégoûté par notre corps, notre réaction au moment des faits, la réaction de l'entourage, le manque de reconnaissance de la justice... Alors on pense à des actes qui pourraient nous soulager, faire disparaître la douleur.


Bien entendu, ce n'est pas une solution. Cela peut aussi énormément amplifier le sentiment de culpabilité ("Je ne suis pas assez fort(e)", "Je ne mérite pas de vivre"...) c'est un cercle vicieux.

Si possible, identifier les influences de ces envies. On peut en distinguer deux générales:


  • L'appel à l'aide : la personne recherche consciemment ou inconsciemment de l'aide.

  • La recherche de soulagement : ce cas là est beaucoup plus complexe. La personne ne fait pas ça pour appeler de l'aide, mais pour elle-même. C'est un bref soulagement, la souffrance se retranscrit sur le corps durant quelques minutes.

  • La "justification" : une personne victime d'agression peut vouloir se faire du mal physiquement, afin de justifier et extérioriser la douleur intérieure.


Déjà, communiquer pour identifier les besoins généraux. Est-ce-que iel a besoin de soins médicaux ? D'un suivi psychologique, psychiatrique ou gynécologique ? Ou alors est-ce hors de questions pour eux d'approcher un quelconque professionnel ? Sauf en cas de forces majeurs, respectez son choix. Sinon vous risquez de perdre la communication avec lui/elle.


Tout est une question de confiance mutuelle.



La sexualité


La vie sexuelle d'une personne victime d'agression peut se révéler compliquée. En effet, certains gestes, certaines sensations peuvent faire remonter de douloureux souvenirs. Il n'est pas rare que des victimes fassent de réels blocages physiques et/ou psychologiques.


Dans tous les cas, il est important de respecter la personne avec qui vous êtes. Il ne faut surtout pas lui mettre la pression pour avoir un rapport. Si votre relation est récente et que votre partenaire rencontre des difficultés, laissez lui du temps.


Il se peut que votre partenaire fasse une crise d'angoisse lors de votre premier rapport, car elle manque de confiance en vous (et surtout en elle-même). Cela peut également arriver à tout moment. En effet, le parcours de reconstruction d'une victime est constitué de hauts et de bas. Une mauvaise nouvelle de la justice, une date importante, etc. peut provoquer des blocages.


  • Quelles sont les raisons de ces blocages ?

- La victime s'interdit de ressentir du plaisir, voir même se sent coupable d'en ressentir.

- Un geste, une parole, une sensation qui font remonter des souvenirs douloureux (ou des flash de l'agression).

- Dégoût envers son propre corps ("Si je ne m'aime pas moi-même, comment quelqu'un peut me trouver attirant(e) ?). - Perte de libido à cause d'un blocage psychologique plus profond.

- Peur de l'autre et manque de confiance.

- Douleurs lors des rapports (vaginisme, dyspareunies...).


  • Que faire dans ces cas-là ?


Comme nous l'avons dit plus haut, prenez le temps de rassurer la personne. Il est important de l'aider à respirer. Prenez votre partenaire dans vos bras pour lui montrer que vous tenez à elle/lui (sauf si le contact physique est la cause de la crise). Parlez-lui, essayez de comprendre ce qui a provoqué la crise, quel geste ou quelle parole peut en être l'origine. Demandez-lui ce que vous pouvez faire pour la rassurer, dites-lui que vous n'êtes pas son agresseur et que vous ne lui ferez pas de mal. Rassurez-la/le en lui disant que vous prendrez le temps qu'il faudra et que vous l'accompagnerez. Le rôle du partenaire est de rassurer la victime et de lui redonner goût au plaisir.


Si le blocage a une origine psychologique, proposez à votre partenaire d'aller voir un sexologue (seul(e) ou ensemble).


Parfois, laisser votre partenaire faire le premier pas vers vous peut lui permettre de se libérer. C'est un combat très long et parfois frustrant, mais cela lui permettra de reprendre confiance en elle, à accepter son corps.


  • Qui des victimes d'agressions qui ont une sexualité débridée ?


Contrairement à ce que l'on pourrait penser, toutes les victimes ne font pas de blocages. Certaines victimes peuvent faire face à une situation radicalement opposée.


En effet, de nombreuses victimes d'agressions sexuelles ont ensuite eu une sexualité abusive, afin de se réapproprier leur corps. Ces actes leur donnent le sentiment d'avoir le contrôle sur leur corps, mais aussi sur leur partenaire (car ce sont elles qui ont décidé de cette relation charnelle). Mais encore plus, ces actes leur permettent de justifier ce sentiment de "saleté" qu'elles ressentent vis-à-vis de leur corps.


Il n'est donc pas rare que ces victimes trompent leur conjoint(e), ou qu'iels se tournent vers la prostitution. D'ailleurs, la grande majorité des prostituées ont été victimes de violences sexuelles durant leur enfance.


Dans ces cas-là, et avant d'en vouloir à la victime, essayer de comprendre pour quelles raisons est-ce qu'iel fait cela, ce que cela lui apporte. Bien souvent, de telles actions sont l'expression d'un profond mal-être intérieur. Ainsi, évitez de diriger votre partenaire vers un(e) psychologue. En effet, ces-derniers ont plutôt tendance à culpabiliser la victime. Il est préférable d'aller voir un(e) sexologue, spécialiste de la sexualité, qui pourra analyser les raisons de tels actes, mais également conseiller au mieux la victime dans sa reconstruction.


Pour des mesures de sécurité sanitaire, conseillez à votre partenaire d'aller faire un dépistage.


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Margaux Whilhelm & Camille Vuitton

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